S'entendre sur les critères de qualité

Proposer des produits de qualité permet de s'imposer durablement sur le marché. Mais qu'est-ce que la qualité ? Dans les années 90, les producteurs de fleurs coupées du sud-est de la France ont fait une expérience cuisante en cherchant à imposer aux consommateurs une qualité qui ne correspondait pas à leurs attentes, surtout en termes de prix.

À l'époque, de nombreux rassemblements professionnels étaient l'occasion de vifs échanges sur ce que devait être la qualité d'une rose. Les plus accrochés à leurs certitudes ne pouvaient concevoir autre chose qu'un produit de 80 cm de longueur de tige avec une fleur énorme, comme seul le sud de l'Europe en produisait encore. Des certitudes balayées par le consommateur qui lui ont alors préféré des tiges à fleurs multiples, plus petites, essentiellement importées des Pays-Bas à prix modéré. Le déclin de la fleur coupée, déjà amorcé, s'est dès lors accéléré en France.

Pressés par les autorités qui faisaient le constat de non-qualités sur un certain nombre de points de vente, des producteurs de bulbes, de rosiers et aujourd'hui de sapins de Noël se sont lancés, il y a trois ans, dans le Label rouge (voir page 4). En choisissant une distinction reconnue, déjà implantée sur le marché du jardin pour les semences de gazon, ils ont voulu mettre toutes les chances de leur côté. Ce label leur permettra-t-il de mieux vendre ? Les résultats sur dahlias sont à tout le moins encourageants... Des utilisateurs, jardiniers et services espaces verts de collectivités sont d'autre part associés aux tests de qualité du label. Les critères retenus par les producteurs doivent donc nécessairement correspondre à ceux des utilisateurs pour que la démarche soit une réussite. L'expérience est à suivre de près et devrait donner des idées à d'autres...

PAR PASCAL FAYOLLE